Crues, pluie-inondation : après de fortes pluies, la vigilance rouge levée vendredi

Le premier ministre, Michel Barnier, a appelé à « la plus grande prudence », jeudi 17 octobre au soir, alors qu’une partie de la France était touchée par de fortes pluies qui ont provoqué des crues et des inondations. Vendredi, à 3 heures, le Rhône, la Loire, la Haute-Loire et la Lozère étaient toujours en vigilance rouge pour crues, a rapporté Météo-France. A 6 heures, la vigilance rouge avait été levée dans tous les départements.
Dix-huit restent néanmoins toujours placés en vigilance orange pluie-inondation ou crues dans la moitié sud. « L’épisode cévenol est terminé. Quelques averses sont encore possibles, mais sans commune mesure avec l’épisode pluvieux des deux derniers jours », a précisé l’organisme dans son dernier bulletin. A 6 heures, l’agence prévenait tout de même que des crues importantes étaient prévues dans le sud-est vendredi, ainsi que des pluies durables sur le sud-ouest.
Un « épisode pluvio-orageux de grande étendue » a traversé le pays jeudi et dans la nuit, « nécessitant une vigilance particulière du fait des très forts cumuls de pluie attendus », décrivait Météo-France dans son bulletin du vendredi 18 octobre publié à 3 h 07.
Météo-France avait annoncé, jeudi soir, des pluies « parfois intenses » dans le Gard, la Lozère, l’Ardèche, la Loire et la Haute-Loire, où « localement près de 100 mm supplémentaires [étaient] attendus », surtout dans les reliefs. Dans les Alpes-Maritimes et dans le Var, « un nouvel épisode pluvieux et orageux se [mettait] en place ce [jeudi] soir, avec de fortes intensités pluvieuses, pouvant donner encore 60 à 80 mm en peu de temps, voire 100 mm localement sur le relief », évoquant des « inondations étendues possibles » en raison de « sols saturés », ainsi qu’une accalmie en fin de nuit de jeudi à vendredi. Dans la Loire, frappée par des coulées de boue et où deux ponts se sont effondrés, la préfecture estimait que « la situation [allait] continuer à se dégrader ». A Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, une centaine de foyers situés au bord du Rhône, dont le niveau monte rapidement, ont dû quitter leur domicile.
Météo-France a relevé « très localement », en Ardèche, entre 600 et 700 mm d’eau tombée en quarante-huit heures. « C’est absolument massif » dans le département, a déclaré la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, évoquant aussi une « situation inédite (…), du jamais-vu de mémoire d’homme ». Liant « ces épisodes au dérèglement climatique », elle a jugé qu’il fallait « se préparer » à leur recrudescence, en développant « une culture du risque ». Les pluies ont ainsi atteint 600 à 700 mm sur certaines zones de l’Ardèche.
Le ministère de l’intérieur a déclaré que 1 500 sapeurs-pompiers ont été spécifiquement déployés pour intervenir sur le terrain. Il a ajouté que plus de mille interventions avaient été effectuées par les secours, dont vingt-cinq sauvetages de personnes. Trois blessés légers ont été comptabilisés en Auvergne-Rhône-Alpes, où près de 900 personnes ont dû être évacuées, mais aucun décès ni blessé grave n’était à déplorer jeudi en fin de journée dans la région selon la préfecture. A Paris, un arbre est tombé sur une famille, dont le père n’a pas survécu, sans que le lien avec les intempéries ne soit formellement établi.
Vers 16 h 30, environ un millier de foyers étaient privés d’électricité dans les départements du Rhône, de l’Ain, de la Loire et de l’Ardèche, a indiqué le fournisseur d’énergie Enedis. « Toutes nos équipes sont mobilisées sur place depuis le début de la journée », selon l’entreprise, qui a précisé que les opérations étaient freinées par des difficultés d’accès.
Dans le Rhône, le Gier, un affluent du Rhône a débordé au niveau de la ville de Givors. La préfecture du département a communiqué, vers midi, que la crue avait « atteint des niveaux supérieurs à ceux de 2008 », ajoutant que L’Inverse et le Mornantet étaient également en crue. Des cumuls de précipitations allant de 50 à 150 mm étaient prévus jusqu’au milieu de la nuit de jeudi à vendredi. Les secours ont évacué 180 habitants du quartier des Cornets, à Givors, situé à proximité d’une digue endommagée, et 463 autres dans une zone commerciale. Deux centres d’accueil ont été ouverts sur la commune voisine de Grigny et une cinquantaine d’élèves et d’enseignants ont passé la nuit dans un lycée de la ville, selon la préfecture.
L’autoroute A47 a été fermée au niveau de l’échangeur « Givors Ouest », dans le sens de Saint-Etienne – Lyon, et au niveau du nœud Ternay, dans le sens Lyon – Saint-Etienne. Treize routes départementales sont « impraticables », selon la préfecture, qui a ajouté que le trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne était interrompu.
Les établissements scolaires, crèches et haltes-garderies de plusieurs communes du département et du Grand Lyon seront fermés jusqu’à samedi inclus, a annoncé la préfecture, jeudi soir.
En Ardèche, plusieurs routes ont été fermées à cause d’inondations ou d’éboulements, selon la préfecture. Les pompiers ont effectué plus de 230 interventions, notamment par hélicoptère pour secourir des automobilistes en difficulté. Le centre-ville d’Annonay, traversé par deux rivières, a été subitement inondé quand le barrage de Ternay, au nord, a débordé. Le centre a été fermé à la circulation, les écoles évacuées et des personnes secourues par les pompiers, parfois en hélicoptère.
La préfète du département, Sophie Elizéon, a ordonné la fermeture des établissements scolaires, de la maternelle au lycée, et des crèches pour la journée de vendredi 18 octobre.
En Haute-Loise, entre 100 et 200 mm de précipitations sont tombés sur le Vivarais (sud-est de la Haute-Loire) et 70 à 100 mm, voire 150 à 200 mm localement, étaient encore attendus dans la journée, a estimé la préfecture.
En Haute-Loire, la « préoccupation porte surtout sur le Lignon », a fait savoir le préfet à l’Agence France-Presse (AFP). Au Chambon-sur-Lignon, le collège à proximité de la rivière a été fermé et les collégiens ont été pris en charge à la gare, a-t-il précisé. Les écoles ont également été évacuées, quelques maisons sont inondées et du bétail a été emporté, a précisé le maire, Jean-Michel Eyraud, à l’AFP. Dans le département, trois tronçons de rivières ont été placés en vigilance rouge : le Lignon du Velay, la Loire-Vellave et le Haut-Allier.
En prévision des fortes précipitations et des risques d’inondation, tous les établissements du département recevant un jeune public, des crèches aux lycées, avaient été fermés jeudi, a annoncé le préfet. A Nice, les parcs sont fermés et des mesures de mise à l’abri des personnes sans domicile ont été prises par la ville.
Dans le département, 1 050 pompiers sont mobilisés et environ 70 personnes ont quitté par précaution leur logement, essentiellement à Saint-Martin-Vésubie. Les campings situés en zone inondable ont également été évacués.
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Outre la suspension du trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne, le trafic ferroviaire était totalement interrompu, jeudi, sur plusieurs lignes au nord et au nord-est de Toulouse pour cause de « vents violents, pluies et orages », a annoncé LiO Train SNCF Occitanie.
Les trains entre Les Arcs, Cannes, Nice, Monaco et Vintimille, en Italie, ont, quant à eux, arrêté de circuler depuis 17 h 30 jeudi, a fait savoir la SNCF.
Mercredi matin, la SNCF avait décidé de suspendre la circulation des trains entre Alès (Gard) et Langogne (Lozère) jusqu’à vendredi matin.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, les précipitations, qui ont débuté mercredi soir, devaient donner des cumuls importants sur la montagne basque. Enfin, en Corrèze, dans le Lot, le Tarn et l’Aveyron, les précipitations étaient attendues jusqu’à vendredi matin avec des pointes possibles aux alentours de 100 mm vers le Lot et l’ouest de l’Aveyron.
A Béziers, dans l’Hérault, la foudre est tombée sur le toit du conservatoire de musique, provoquant l’affaissement de la toiture. Les soixante élèves présents ont été mis en sécurité, précise la préfecture.
Le Monde avec AFP
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